Todd, psychothérapeute de la société française [7/7]
Todd, psychothérapeute de la société française
Ou Comment guérir de la pathologie laïcité ? [7/7]
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Pour nous, l’erreur qu’il ne faudrait surtout pas commettre, serait de sombrer dans un dualisme binaire simpliste, en considérant Todd comme détenteur de la vérité par défaut, en se basant sur son attitude « rebelle » qui ferait de lui un résistant authentique de par son anticonformisme d’apparat. C’est exactement l’erreur que certains musulmans ont commise lorsqu’ils ont cru que Dieudonné était devenu un réel soldat de la liberté en s’élevant contre le système actuel[1], avant de le voir rejoindre par son soutien le gouvernement chiite iranien, de même pour le personnage public acclamé sur internet dénommé Imran Hussein qui dupa de nombreuses personnes malgré l’évidence de ses contradictions sur bien des sujets classiques ou d’actualité[2].
Cette posture réductrice, malheureusement partagée par bien des gens, consistant à penser que dès qu’un individu ou un mouvement s’en prend à certains symboles du « Mal » et du « Faux », il faut alors directement en penser qu’il défend en tout état de cause la vérité, est totalement inexacte et peut s’avérer catastrophique à long terme. C’est à peu de choses près ce qu’il s’est passé le siècle dernier, lorsque les populations colonisées par l’Occident autour du globe et subissant l’oppression permanente de ce racialisme suprématiste blanc, finirent par voir apparaître les germes d’une contestation possible derrière le masque des thèses marxistes vulgarisées en communisme à vocation universelle.
Les populations locales, de plus en plus acculturées, victimes de l’analphabétisme et l’illettrisme imposés par les colons pour conserver sous leur joug des peuples sous-instruits et incapables de se révolter ou s’organiser, virent immédiatement dans le communisme un potentiel immense pour leur libération et leur indépendance[3]. L’équation fut très simple dans leur esprit, si l’Occident est le mal absolu, et que le communisme s’oppose à eux en combattant l’Empire, c’est qu’automatiquement de par cette antique image de la vision du Bien contre le Mal issu d’un manichéisme dévastateur, le communisme est forcément la vérité et combat pour le Bien suprême de l’Humanité.
C’est vrai que le côté alléchant des programmes communistes, plus humains que la négation de l’Autre[4] à l’européenne, devait inévitablement produire ses effets sur les individus sous-cultivés de l’aire coloniale[5] qui agissaient surtout par pur esprit de contradiction et désir profond de vengeance. Les conséquences furent désastreuses puisque sur tout le continent africain ainsi qu’en Asie et en Amérique du Sud, des pays entiers s’engouffrèrent dans la brèche ouverte par le communisme sans avoir la moindre idée de sa réalité[6].
Lorsqu’on sait en plus que le marxisme est une idéologie fondée sur un matérialisme athée, il devient étonnant de voir avec quelle vigueur et quelle énergie ses adhérents firent d’impressionnants efforts pour renier la religion en transposant pourtant ses thèmes dans la nouvelle réalité idéale qu’ils se fantasmaient, avec le règne du socialisme comme nouveau paradis désormais terrestre, le capitalisme dans le rôle de Satan, la production et l’accumulation de richesses comme péché capital, et le partage par la propriété collective comme horizon de piété. Ou plus simplement, en tentant des accommodements syncrétistes entre christianisme et communisme par des combinaisons improbables et bancales[7].
Chez Todd, nous arrivons par d’autres voies au même résultat, puisqu’il veut démocratiser tout le monde. Cependant, à la différence de la plupart des occidentaux athées, ses positions semblent plus tenir d’une espèce d’agnosticisme que d’un athéisme méprisant qu’il critique, puisque comme il le souligne à plusieurs reprises, les athées d’hier qui ne pouvaient exister que grâce à la présence des poches résiduelles de chrétiens dont ils pouvaient se moquer en méprisant leur crédulité de croyants[8], seraient bien embêtés s’il n’y avait pas les musulmans sur qui cracher étant donné que les chrétiens tendent à disparaître progressivement du paysage français[9], ce qui provoque justement cette panique intérieure athée à travers le « vide métaphysique »[10] qui les habite et dont la constante augmentation de « névroses spirituelles » inquiète les spécialistes.
Dans un monde athée sans tête de turc, les incroyants seraient terrifiés, eux qui arborent leur air si malin et fier à chaque occasion qu’on leur donne de répondre aux questions touchant à leurs croyances et convictions, ils devraient alors commencer à se poser les questions qu’ils évitent pour l’instant en se focalisant sur la critique des tentatives de réponses apportées par les religions sur le sens de la vie, la place de l’homme, les réalités d’après la mort, la perfection de la nature façonnée par un hasard qu’ils savent pourtant incapable de créer le moindre atome et encore moins de l’harmonie, autant de sujets qui restent chez eux en suspens.
Cette époque aux postures héritées d’un post-nihilisme mal revendiqué, nous habitue effectivement plus à d’éternelles critiques de problèmes toujours plus nombreux, sans jamais proposer de solution concrète et viable dans l’intérêt commun et le respect des cultures de chacun. Mais la critique est si facile, c’est lorsqu’il est temps de formuler des propositions concrètes qui ne s’effondrent pas sur le terrain que l’on reconnaît la réelle validité d’une posture et des positions qu’elle défend.
Alors, entre deux réquisitoires athées nous expliquant que « L’Islam est intrinsèquement un frein à la modernité »[11], encore qu’il faudrait déjà se mettre d’accord sur le sens donné à la modernité, nous voyons des intervenants (dont Todd fait partie) faire de fausses corrélations entre les possibilités de modernisation liées à l’alphabétisation, et le maintien de l’obscurantisme islamique lié à l’analphabétisme de certaines régions, comme si, par définition, pour être encore musulman dans un monde moderne il faut vraiment être un attardé[12]. C’est oublier les siècles de génie des savants musulmans qui ont tellement apporté au monde dans les arts et les techniques[13] qu’ils ont même influencé les Lettres des plus grands, de Dante à Lamartine en passant par Hugo.
Ceci car Todd s’appuie sur trois grandes variables. Les taux d’alphabétisation, surtout chez les femmes, qui sont censés permettre de rejeter les religions considérées alors comme des superstitions. Les taux de fécondité qui permettent de s’assurer que l’instruction des masses leur a permis de reprendre le contrôle sur leur démographie[14]. Les taux de mariage endogame[15] qui représentent la corrélation finale pour vérifier s’il s’agit d’une structure « ouverte » ou « fermée »[16].
Pour lui les taux d’alphabétisation expliquent à eux seuls l’histoire de l’humanité. C’est l’évolution de l’éducation qui nous permet d’envisager la modernisation du monde. Une fois transposé à notre époque ça reviendrait à dire que tout pays qui n’est pas en voie de démocratisation, ce qui représente chez Todd un indice irréfutable de la modernisation et donc l’évolution d’un peuple, doit nécessairement être freiné par son bas taux d’alphabétisation, confirmé par l’importance du taux de fécondité et la pratique de l’endogamie.
Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est une position doctrinale assez dogmatique, car avoir pour conviction que tout peuple encore endogame qui conserve un fort taux de fécondité doit nécessairement être peu alphabétisé sinon il serait entré dans une phase de démocratisation propre à la modernité, c’est l’équivalent d’un nouveau suprématisme qui nie aux musulmans (en particulier, mais aux autres en général) la possibilité d’exister sur le plan rationnel tant qu’ils n’ont pas aligné leurs structures démographiques sur l’idéal imposé par l’Occident.
Autrement dit il faut que les musulmans s’occidentalisent pour pouvoir entrer dans la modernité, et tant que l’Islam agit de manière importante sur les populations de ces régions, la porte leur restera fermée. D’où l’importance pour les musulmans de développer leur savoir-faire et leurs compétences, indépendamment des structures familiales auxquelles ils répondent, afin de redevenir l’élite qu’ils furent autrefois et se réapproprier leur autonomie perdue associée à une organisation d’une qualité supérieure.
Todd est d’ailleurs parfaitement conscient de l’a priori pour lequel il a opté, puisqu’il avoue lui-même que la Chine, qui ne cadre pas avec le modèle démocratique qu’il voudrait exporter, sera l’occasion de voir dans l’avenir (autrement dit, en fonction des paramètres de son échec ou de sa réussite) la validité ou pas de l’universalité de la démocratie. On voit que la Chine à elle toute seule pourrait invalider toutes les thèses de l’Occident, comme le Venezuela[17] ou n’importe quel autre pays en vérité, et pourquoi pas les musulmans (?).
La critique de Todd reste tout de même à méditer, puisque selon lui l’Islam n’est plus appliqué à notre époque, ce qui n’est pas faux et qui a été constaté par d’autres, mais dont les conséquences chez lui ouvrent la voie à encore plus de dés-islamisation.
D’ailleurs, la vérité c’est que l’Islam, en termes de dynamique familiale, l’Islam tel que l’avait pensé Mahomet a totalement échoué. […] L’innovation de Mahomet en termes de loi d’héritage, c’était de donner des droits aux femmes, de donner une part aux femmes, la moitié des frères. Ce qui était en contradiction avec le système patrilinéaire traditionnel. Mais la réalité c’est que ça a totalement échoué, que l’Islam s’est répandu, mais que quand vous étudiez les communautés rurales de l’ensemble du monde arabe ou au-delà, souvent musulman, du Moyen-Orient, les règles coraniques, d’héritage, ne sont pas appliquées. C’est pour ça que c’est hyper rigolo d’entendre des mecs en France s’exciter sur la compatibilité du Coran et de la République, puisque le Coran n’est pas respecté dans les pays arabes.[18]
Laissons une dernière fois la parole à Gustave Le Bon pour répondre, et expliquer en quelques mots ce qu’il en est de cet archaïsme qui serait comme accolé à l’Islam et aux musulmans, les vouant à la médiocrité. Le docteur, comme à son habitude, remet les pendules à l’Heure. Pourfendeur de mythes à ses heures perdues, nous n’en attendions pas moins de lui, après avoir longuement étudié les Arabes dont sont issus les premiers musulmans, voilà ce qu’il dit lorsqu’il conclut le chapitre de leurs conquêtes, qui contraste avec ses remarques sur l’enseignement à l’occidentale.
Le séjour des Arabes en France, plus de deux siècles après Charles Martel, nous prouve que la victoire de ce dernier n'eut en aucune façon l'importance que lui attribuent tous les historiens. Charles Martel, suivant eux, aurait sauvé l'Europe et la chrétienté. Mais cette opinion, bien qu'universellement admise, nous semble entièrement privée de fondement. L'expédition d'Abdérame n'était qu'une campagne destinée à enrichir ses soldats, en leur procurant l'occasion de faire un riche butin. Sans le fils de Pepin d'Héristal, l'expédition se fût terminée par le pillage de Tours et de quelques autres villes, et les Arabes se fussent, suivant leur habitude, éloignés pour reparaître sans doute les années suivantes, jusqu'au jour où ils eussent rencontré une coalition capable de les repousser.
Charles Martel ne réussit à les chasser d'aucune des villes qu'ils occupaient militairement. Il fut obligé définitivement de battre en retraite devant eux et de les laisser continuer à occuper tranquillement tous les pays dont ils s'étaient emparés. Le seul résultat appréciable de sa victoire fut de rendre les Arabes moins aventureux dans leurs razzias vers le nord de la France ; résultat utile, assurément, mais insuffisant tout à fait à justifier l'importance attribuée à la victoire du guerrier franc. […]
Supposons cependant que les chrétiens n'eussent jamais réussi à repousser les Arabes ; supposons encore qu'au lieu d'un climat froid et pluvieux, qui ne pouvait exercer aucun attrait sur eux, les musulmans eussent rencontré dans le nord de la France le même climat qu'en Espagne, et eussent cherché à s'y établir de façon définitive. Pour savoir ce qu'eût été dans ces hypothèses impossibles le sort du nord de l'Europe, il suffit de rechercher ce que fut celui de l'Espagne. Or, comme sous l'influence des Arabes, l'Espagne jouissait d'une civilisation brillante, alors que le reste de l'Europe était plongé dans la plus grossière barbarie, il est évident qu'au point de vue de la civilisation de l'époque, les populations chrétiennes n'auraient eu qu'à gagner à se ranger sous la bannière du prophète. Adoucis dans leurs mœurs, les peuples de l'Occident eussent sans doute évité ainsi les guerres de religion, la Saint Barthélemy, l'inquisition, en un mot, toutes ces calamités qui ont ensanglanté l'Europe pendant tant de siècles, et que les musulmans n'ont jamais connues.
Pour soutenir, comme le fait le savant historien cité plus haut, que, sous les Arabes, l'avenir de l'Europe et du monde eût été perdu, parce que « l'activité qui pousse les hommes vers le progrès n'était pas dans le génie musulman », il faut pousser à des limites bien extrêmes l'oubli de l'histoire de la civilisation des Arabes. Quand on considère la prospérité brillante que firent régner les disciples du prophète dans des pays plongés avant eux dans la barbarie, on peut certainement renverser entièrement la proposition qui précède, et dire que l'activité qui entraîne les hommes vers le progrès n'a jamais été poussée chez aucune race aussi loin que chez les Arabes. […]
Ici se termine ce que nous avions à dire de l'histoire des Arabes dans les diverses contrées où l'islamisme a régné. Nous avons vu combien a été variée cette histoire, suivant les milieux où les disciples de Mahomet ont vécu, et surtout suivant le but qu'ils se proposaient en envahissant un pays. Dans toutes les contrées qu'ils ont occupées, la France peut-être exceptée, leur influence a été profondément civilisatrice. Partout où a flotté la bannière du prophète, les pays protégés par elle se sont transformés rapidement ; les sciences, les arts, les lettres, l'industrie et l'agriculture y ont brillé du plus vif éclat.
Laissant de côté les généralités auxquelles nous avons dû nous borner jusqu'ici, nous aborderons bientôt dans ses détails l'histoire de la civilisation des Arabes et nous examinerons les progrès qu'ils ont accomplis dans les différentes branches des connaissances humaines cultivées par eux. Quelque obscure ou brillante que puisse être l'histoire politique d'un peuple, l'importance réelle du rôle qu'il joue dans le monde peut se mesurer finalement à son influence civilisatrice et à la somme des découvertes qui lui sont dues.[19]
Une fois parvenu à ce stade, le lecteur s’apercevra probablement de certaines failles dans le système de Todd, et le trouvera effectivement assez wébérien[20], dans ses analyses faussement neutres puisque soi-disant "a-religieuses" alors qu’il n’en est rien. Todd erre entre un idéal d'objectivité[21] et une subjectivité partiale (mais qui, on s’en doute, se présente comme impartiale), comme Weber le fait dans "Le savant et le politique" [1917/1919] en naviguant dans l'indécision[22]. Idem pour l'école "française" en matière de sociologie, quand il s'inspire de Durkheim, cette posture prétendument dépouillée d'influence[23] quelle qu'elle soit, alors qu'elle postule en même temps des forces contraignantes et déterminantes qui influent sur l'individu dans son milieu.
C'est toute une tradition de la contradiction qui est représentée ici, l'époque freudienne rentre dans ce schéma[24], puisque tous autant qu'ils sont, [en] arrivent à nous expliquer que le monde entier est mû par l'inconscient et un certain déterminisme, dû au milieu qui nous conditionne, tout en précisant au passage que ceci ne s'applique pas à leurs analyses qui, elles, sont purement objectives et scientifiques, car eux en sont exempts. Arrogance occidentale, quand tu nous tiens...
Eloge de la folie d’une société en phase terminale
Depuis déjà un mois que le livre est sorti, le tollé amenant au scandale infectant jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, permit la mise en place de nombreuses mesures de contrôle accru dans plusieurs domaines, grâce à la récupération et la transformation des thèses de l’auteur en les inversant complètement. Les choses ont pris une telle ampleur au fil des lunes qu’elles en sont devenues presque étonnantes. Nous pouvons observer autour de nous dans les bureaux postaux des écriteaux placardés non loin des guichets avertissant que dans le cadre du « plan vigipirate », pour tout envoi de courrier ou colis d’un poids supérieur à 200 grammes, il sera exigé de joindre sur chaque objet les noms, prénoms et adresse de l’expéditeur en plus de fournir un document d’identité en cours de validité.
Dans les milieux scolaires, tout élève inscrit au collège ou au lycée (y compris en BTS) absent en cours sera immédiatement signalé par l’administration qui contactera les parents en urgence pour s’assurer (entendre « vérifier », dans son sens le plus péjoratif qui soit) qu’il n’y ait pas de départ en Syrie en cours ou de préparation d’attentats (bien que ce ne soit pas systématiquement appliqué, de plus en plus de cas sont recensés et référés au rectorat)[25].
Le cas d’un jeune enfant de moins de 10 ans dans la région Aquitaine prénommé « Ayman » dont les parents furent convoqués dans le cadre d’un entretien dont l’issue justifierait ou pas l’intervention des services sociaux, tout ceci car la correspondance avec Ayman Az-Zawahiri rappelant « Al Qaïda », aggravée par le prénom de la mère (Iman, qui signifie « Foi » en arabe) et celui du père (Khalid, comme « Sayfollah » ibn Al Walid[26]), en plus du « charlisme » d’État en vigueur, montre à quel point la psychose française sans cesse cultivée par cette paranoïa hystérique au quotidien ne peut que s’amplifier dans le contexte actuel.
La campagne de pure propagande « Stop-Jihadisme » incitant à la délation entre voisins et inconnus au cœur de cette France redevenue pétainiste ou les projets coercitifs applicables au monde cybernétique[27] dont Zimmermann (de « La Quadrature du net ») se plaignait encore dernièrement en sont d'autres exemples. Ce ne sont là que quelques faits anecdotiques parmi bien d’autres, mais aussi des réalités préoccupantes (sans vouloir non plus être alarmiste) qui pointent du doigt un impératif capital : la nécessité croissante chez les musulmans (mais pas seulement) de s’organiser au plus vite, en faisant preuve de perspicacité et discipline, afin de sortir de cette léthargie létale dont la Oumma, à force de procrastination, ne se relèvera peut-être pas.
Pour conclure, laissons le mot de la fin à l’auteur. Lors d’une interview avec le média Clique[28], fin mai 2015, Emmanuel Todd déclarait :
« Moi ce qui m’a frappé dans ces débats à répétition dans des studios de radio ou des plateaux télé avec des journalistes me disant « Mais comment vous pouvez prouver que la France est islamophobe, ou que la manifestation avait une composante islamophobe ? ». Alors qu’il s’agissait tout à fait d’affirmer le droit à caricaturer le prophète Mahomet. Donc il y a une sorte d’évidence en fait, de la fixation sur l’Islam, et honnêtement, mon problème, sur ces plateaux télé, c’était de ne pas dire aux gens que j’avais en face de moi « Ecoutez, vous m’avez l’air dans un état de perception de la réalité plutôt problématique. ». Vous voyez, il y a un élément, comme c’est à la fois un élément social et psychologique, je dirais un élément sociologique délirant, dans ces attitudes. Parce qu’on est dans un univers simple sur le plan des faits : On a eu trois millions et demi, quatre millions de personnes défilant dans les rues, pour le droit de caricaturer Mahomet. Et vous vous trouvez avec des gens qui vous disent « Comment ?! Un problème avec l’Islam ?! Mais où est-ce que vous avez vu ça ?! ». Que dirait un psychiatre… ? [Todd amusé et ironisant :] Je ne sais pas, je ne suis pas psychiatre… »
« On ne devrait pas parler de laïcité. C’est pour ça que je parle de « laïcisme radical », et pour moi le laïcisme radical a un statut religieux en fait, dans ma façon de penser. C’est une nouvelle religion. La religion de gens qui ne savent pas qu’ils ont une religion, et ce sont des fanatiques. »
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