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Confusion entre musulman d’Occident et occidental musulman [2/2]

Confusion entre musulman d’Occident et occidental musulman [2/2]

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Confusion entre musulman [issu] d’Occident et occidental musulman

Régénérer le corps social suppose d’apprivoiser notre islamité. Il ne suffit pas d’être puissant, il faut devenir compétent. D’où l’importance d’apprendre à bien distinguer les niveaux de subtilités et les frontières normatives que l’intelligentsia cherche à gommer. En plus d’être nette et d’une limpidité cristalline, la différence entre un musulman d’Occident et un musulman occidentalisé, est la même que l’on retrouve dans le processus d’islamisation de l’Occident et l’occidentalisation de l’islam.

1. Inversion du schéma, renversement des résolutions et solutions potentielles

Avant d’embrayer, en cas que le propos paraisse abscons, il est possible de fournir une brève illustration des conséquences désastreuses et contreproductives découlant de l’adoption d’un paradigme faussé, à partir duquel penser le monde. On le sait, nos élites n’auraient aucun intérêt à voir naître un contrepouvoir composé d’hommes et femmes armés intellectuellement, en position de penser et agir correctement. Il est donc nécessaire d’abrutir les masses et maintenir la population dans un état végétatif de médiocrité relatif, y compris dans les cursus d’études supérieures, n’offrant de débouchés qu’à condition d’aboutir à la formation d’experts, tellement spécialisés dans un domaine qu’ils s’en trouvent incapables de replacer leurs compétences au sein d’un grand Tout, ni penser le monde dans son ensemble.

C’est ce qui explique que l’on puisse croiser des individus surqualifiés, chercheurs en physique théorique ou domaine approchant, résolument incompétents quand l’on en vient à devoir gérer les moindres vicissitudes ou bricolages du quotidien, tout comme leur défaillance totale en matière de psychologie élémentaire. Idem pour un chercheur ultra-pointu spécialisé dans tel type de cellule ou protéine, pourtant dépassé quand il s’agit de restituer ses connaissances dans la mécanique globale du corps humain.

Si en parler avec recul offre le confort d’une perspective où la ruse transparaît de manière flagrante, avouons que la dissimulation du coup bas aurait pu nous conduire à la qualifier de brillante, si elle n’avait pas créé à son corps défendant l’embardée précédant cet instant imminent, où nous assisterons au crash final, dont l’inéluctabilité déjà bien entamée, en fait trépigner plus d’un d’impatience.

Le cas de la logique illogique humanitaire :

Afin de brouiller les pistes, et niveler par le bas, on ne nous apprend plus à intégrer et respecter la hiérarchie naturelle du monde, ni les principes logiques présidant à la causalité, ce qui mène inexorablement à l’émergence d’une génération confondant systématiquement cause et conséquence, amalgamant impératif supérieur et nécessité secondaire, entre autres confusions désormais classiques et redondantes.

Par exemple, aider la veuve et l’orphelin, et il s’agit là d’un but noble, ne peut constituer un objectif en soi, car une intention semblable doit demeurer la simple résultante et conséquence imparable d’une logique empruntant son modus operandi à la philosophie politique du Coran, enclenchée en amont. Partir creuser des puits au Togo ou distribuer des bols de riz au Mali, s’il est louable et nécessaire qu’une faction prenne en charge ces types de charité et bienfaisance, ne règlera jamais la cause du problème expliquant que l’on en arrive en fin de chaîne à devoir distribuer ces bols de riz. Origine causale se situant justement en amont, là où personne ne semble vouloir poser le doigt. Si l’humanitaire est prisé et valorisé socialement, sa mise en avant par les responsables des inéquités ne doit pas nous empêcher de voir à quel point les causes réelles sont délaissées et passées sous silence, au point où seuls quelques marginaux hauts en couleur s’y intéressent, quand le premier de cordée n’est pas instantanément disqualifié et éjecté à renfort de sobriquets finissant en « -iste ».

Il faut donc bien se méfier des grandes vérités placardées sur la place publique que l’on crie haut et fort, n’occasionnant aucune répercussion ni répression de la part des organes totalitaires et habituellement coercitifs du pouvoir, surtout si l’on voit les tyrans applaudir des deux mains. En ce moment, le cas Greta Thunberg se prête convenablement à l’analogie. Le musulman en passe de désislamisation consentie, d’aliénation volontaire, doit se demander si ses références et ses codes sont adossés à l’arsenal Coran-Sunna, ou s’il se contente d’embrasser goulûment cette nouvelle compagne idéologique, qui ne tardera pas à lui être infidèle, dès l’instant où son utilité ne sera plus avérée. Y compris dans cette danse machiavélique, toute exploitation connait nécessairement ses limites.

 

2. Qui veut faire l’ange, fait la bête

Loin de tout discours essentialiste et réducteur, prétendant le ravaler au rang de bloc monolithique, l’être humain est complexe, composite. L’une de ses principales qualités, mal investie, peut ainsi devenir un terrible défaut. Tel est le cas de sa capacité d’assimilation polymorphe, dont les assises se situent en partie dans l’art du mimétisme, domaine dans lequel il excelle, et ce, dès sa tendre enfance. Hélas, mal dosé et combiné à d’autres ingrédients, tel son besoin de reconnaissance, carence affective, recherche d’attention, complexes refoulés (notamment d’infériorité), ce cocktail explosif et toxique peut se transformer en monstruosité, au point de virer en désir viscéral d’intégration.

La dynamique de groupe, appliquée à son propre groupe d’appartenance, fera immanquablement varier l’« habitus » de notre cobaye. A titre d’exemple, il est possible d’illustrer la démarcation claire entre un adepte du néo-humanisme dépourvu de marqueur identitaire et l’une des nombreuses postures auxquelles invite le Coran :

{Tu n’en verras jamais, parmi ceux qui croient en Allah et au Jour dernier, qui sympathisent avec ceux qui s’insurgent contre Dieu et Son Messager, fussent-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou de leur tribu. C’est que Dieu a imprimé la foi dans leurs cœurs et les a fortifiés par un souffle émanant de Lui. Aussi les admettra-t-Il dans des Jardins irrigués de ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Agrées par Allah, ils L’agréent en retour. Ceux-là sont le parti d’Allah. Le parti d’Allah est celui de ceux qui réussissent.} [Sourate 58, verset 22]

Cette notion de ressemblance-dissemblance, voire d’imitation, est centrale dans le Coran et la Sunna. On peut aisément remarquer qu’en raison de procédés pédagogiques, mais aussi de postulats épistémologiques, le Coran s’abstient d’entrer dans des débats philosophiques stériles, purement théoriques, où il serait question d’absolus, de concepts autonomes, sur lesquels les hommes pourraient et seraient tentés de diverger. Au contraire, tant dans les hadiths que les versets, on s’aperçoit que la nature des objets décrits s’éclaire par le recours aux attributs, aux épithètes et qualités du sujet visé. Par exemple, observation valable pour quantité de termes, la définition de « croyant », « pervers », « damné », « martyr », n’est pas fournie in extenso, mais se comprend à partir des caractéristiques y étant associées. Le cas de l’hypocrite, en plus d’être le plus célèbre, s’avère fort illustratif, puisqu’il est décrit au moyen d’une poignée d’attributs, situant la gravité et le niveau de son ancrage au sein de ladite catégorie.

Toute la question est donc de savoir, puisque c’est inévitable, chez qui, ou à partir de quoi, doit-on puiser pour formaliser ce modèle dont nos actions seront le reflet mimétique ? Plus exactement, vu que l’on s’adresse ici à des gens ayant déjà adopté un modèle, qu’il soit ou pas conscientisé, et dont ils répliquent les effets par adhésion volontaire ou à leur insu : où a-t-on puisé notre socle de valeurs, nos critères d’évaluation, les articles de notre crédo, nos méthodes éducatives, nos grilles d’analyse, nos objectifs de carrière, en résumé, notre identité ?

Celui dont le mode de vie se calque sur son voisin, son vidéaste « prédicateur-youtubeur » préféré, le frère ou la sœur qu’on apprécie, les parents ou figures tutélaires de substitution, verra normalement se dessiner le problème qui se pose, lorsque son directeur de conscience ou maître à penser se situe hors du champ propre à la dogmatique islamique, voire n’est pas identifié ni conscientisé du tout. La nature ayant le vide en horreur, il y a fort à parier qu’en lieu et place de la voie « muhammadienne », un autre logiciel plus néfaste et pernicieux ne se soit installé.

Pas que nous soyons taquins, mais nous préparâmes une espèce d’examen, puisque la mode est à l’amusement, grâce auquel chacun pourra sonder son âme. Qui le souhaite, s’il décèle en lui le ferment du changement, pourra plus aisément déraciner les mauvaises pousses qui prolifèrent dans son jardin métaphysique. Avertissons, dès à présent, que cette escapade pourrait ne pas plaire à tous.


H. C.

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