Introspection existentielle [4/4]
Introspection existentielle [4/4]
Série de rappels, par un de nos contributeurs, inspirés des écrits de l'imâm Ibn Qayyim al-Jawziyya
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L’une des caractéristiques principales des défenseurs du faux, est précisément leur dilection irrépressible pour l’interversion et la falsification dans l’ordre traditionnel du monde. La logique, l’argumentation, la démonstration et les preuves, ne sont définitivement pas leur point fort. Négation du principe de réalité, violation du principe de non contradiction, confusion entre causalité et corrélation, inversion accusatoire, homme de paille, la liste est longue des sophismes et artifices rhétoriques derrière lesquels s’abritent nos factieux aigrefins.
Leur maîtrise très approximative de l’arsenal théorique offert par l’islam, combinée à leur penchant pour le frelatage, les pousse irréfragablement à l’approximation, aux allégations assertives, pierre d’achoppement qui les perd. Non pas qu’ils ignorent les données fournies par notre patrimoine, en témoigne l’érudition remarquable de coryphées notoires, seulement, puisqu’ils inféodent le savoir à leur raison corrompue, toute science ne sert désormais qu’à justifier le postulat de départ, pomme de discorde, dont le socle coulé d’hérésie, se guinde d’un alliage forgé au feu des passions.
Ainsi, l’ordre des commandements religieux s’en voit bouleversé, puis s’intervertissent les échelons juridiques et leur hiérarchie. Moins qu’une vague incompréhension, nous sommes face à un réel problème de conception.
1 – La peur, tout comme l’erreur, est humaine
De tout temps, il s’en est trouvé pour dissimuler leurs penchants derrière autant de prétextes, au demeurant, assez semblables. Tribalisme, esprit de corps, coutume ancestrale, usage local ou familial, trônent au panthéon de la mauvaise foi. Là où le bât blesse, dans notre cas, est l’irruption de tels procédés dans le cadre de l’islam. En tant qu’être humain, avoir peur de l’inconnu, craindre les conséquences de nos actions, s’effrayer des implications réelles d’une décision, sont autant de sentiments naturels dont la survenance peut même s’avérer salutaire, lorsqu’elle pousse l’individu à se prémunir d’un péril grave. Il en va de notre survie, d’où la nécessité de mettre en place des stratégies d’auto-préservation.
Par contre, après avoir pris connaissance de la vérité, une fois mis face à l’évidence, ne pas se sentir à la hauteur, avoir l’impression d’être dépassé par l’immensité des défis à venir et à affronter, ne doit en rien nous empêcher de reconnaître la validité des principes véhiculés par un texte, d’en admettre le bien fondé, d’y prêter foi et tendre vers l’acquittement des tâches dont la prescription émane d’instances célestes. Se soustraire à cet exercice cognitif, c’est risquer le glissement vers la dénégation. D’abord, [survient] l’inconfort suscité par le poids d’une vérité, qu’au premier abord l’on trouve gênante, voire réprouvable.
{Le combat vous a été prescrit, alors qu’il vous inspire le dégoût. Or, il se peut que vous éprouviez de l’aversion envers une chose en laquelle réside un bien pour vous, de même que vous en chérissiez une autre, représentant un mal pour vous. Allah sait, contrairement à vous, qui n’en savez rien.} [Sourate 2, verset 216]
En cas d’incurie, s’ensuit une série de processus en cascade, à travers lesquels l’homme tentera de rationaliser et intellectualiser son refus. En un mot, le justifier. Au cours de ce procédé, si la tentation de rendre les armes est grande, il est encore possible d’enrayer la machine, tant que l’ego oscille et hésite, que le choix n’est pas arrêté. Si le conflit reste basé sur l’affect, il se peut que l’esprit cède, car c’est grâce à la Raison, et au principe de « taklif », que la réflexion se maintient sur un plan cartésien, où le devoir de conscience exigé de l’être à qui l’intellect fut conféré, est de consentir à la reconnaissance éclairée d’une autorité dont l’entendement et la morale surpassent et transcendent les siens [propres].
Pour celui qui espère réaliser le témoignage d’Unicité, dont la simple prononciation devint le cauchemar de Quraych et fut cause de scission entre monothéistes et reste de l’humanité, oublier que l’effort est de mise, se rapproche de l’insouciance et la légèreté que contrarient nombre de versets.
{Ainsi, avons-Nous suscité à chaque prophète des ennemis, parmi les hommes et les jinns, qui s’inspirent mutuellement des discours enjolivés et trompeurs. Si ton Seigneur le voulait, ils n’agiraient pas ainsi. Laisse-les donc à leurs inventions mensongères.} [Sourate 6, verset 112]
{Il s’en est fallu de peu que leur tentation ne te fît abandonner ce que Nous t’avons révélé, dans l’espoir qu’à la place de ceci, tu n’inventes quelque chose d’autre et Nous l’imputes. Et alors, ils t’auraient pris pour ami intime.} [Sourate 17, verset 73]
Les avertissements répétitifs du Coran marquent, une fois intégré l’aspect théologico-théorique, la leçon psychosociale, voire psychosociologique, dérivée des versets. Une fois la porte ouverte, il n’y a qu’un pas à franchir avant de se retrouver noyé sous les conceptions frauduleuses, dans une société où nos coreligionnaires sont les premiers à nous maintenir la tête sous l’eau, nous invitant d’abord à aller nager en eaux troubles, prémisse dont la fonction sert à nous convaincre de plonger et nous perdre dans l’obscurité des profondeurs. Sans la lumière de Dieu, cheminer dans les ténèbres se fait à l’aveuglette.
Prévenir cet enchaînement funeste repose sur un double aveu, à la fois d’humilité, mais surtout d’humanité. Sans Dieu, nous ne sommes rien, ou si peu. Livrés à nous-mêmes, notre sort s’avèrera forcément piteux, calamiteux et sinistre. D’où l’impériosité d’admettre notre inaptitude à subsister autrement que par Sa grâce, la nécessité de se réfugier dans Son giron, de ne concevoir l’élévation que par Son entremise, de n’espérer d’aide que la Sienne.
Alors, et alors seulement, la magie opère, le miracle se fait chair, et l’on expérimente la populaire et si incomprise litanie, scandée à tout va sans en cerner le potentiel torrentiel, trésor parmi les trésors du Paradis rapporté dans les deux authentiques : « Nulle force, ni puissance, si ce n’est par Allah ».
De fait, face à un commandement accablant, une incommode imposition que nous hésitons à accomplir, un devoir grandiose dans lequel nous n’osons nous lancer, un timoré, mais honnête, « j’ai envie, mais j’ai peur », vaudra toujours mieux que tous les faux-fuyants du monde, dussent-ils se parer d’un onguent captieux, aux effluves artificiellement religieuses.
{En effet, Nous allons te révéler des paroles lourdes.} [Sourate 73, verset 5]
2 - Entre mimétisme contextuel et singerie postcoloniale
L’un des premiers signes de déviance, que signe et signale l’altération des valeurs initiales, est le changement de référentiel. Le fait de commencer à se comparer à d’autres individus, à notre environnement, en lieu et place du Prophète de l’islam (prière d’Allah et paix sur lui), en est la manifestation typique et préalable.
En atteste le foisonnement de répliques essaimant aux quatre vents, sorte de fac-similé doctrinal reproduit quasiment verbatim par ces clones, où réactance et désir mimétique se chevauchent et s’enchevêtrent, jusqu’à accoucher de lapidaires mais alarmants :
« j’ai entendu un shaykh dire qu’on pouvait… », « je connais des sœurs qui me disaient récemment l’inverse », « pourtant un frère qui a étudié fait ceci », « l’épouse d’untel ne fait pas ça et personne n’a rien trouvé à redire », « avant j’exagérais, maintenant je reviens vers le juste milieu », souvent sur le mode dégressif, voire régressif, pour un constat des plus éloquent.[1]
A toutes fins utiles, peut-être serait-il bienvenu, puisque cela profite au croyant et informe le profane curieux, d’évoquer certaines modalités induites par l’attestation proclamant que Muhammad est le Messager de Dieu.[2] Petit rappel, donc, à l’intention des oublieux. Attester de la véracité et suivre le Prophète, suppose d’en adopter le référentiel, les critères d’analyse. Que le musulman doit faire sien(s).
Reconnaitre sa qualité de Messager et le prononcer, n’a jamais suffi ni pérennisé la foi à ce sujet, tant que cela n’était pas accompagné d’obéissance dans les affaires principales. Plus important, critère qui permet d’en éprouver la réalité, prétendre l’aimer et considérer véridique ce dernier, marquer de la solennité et déférence envers ses décrets, ne se vérifie qu’à partir du moment où l’on fait prévaloir ses avis sur tout autre, où la parole de quiconque s’efface devant la sienne.
Ô combien est-il étonnant, de voir tant de musulmanes et musulmans, d’Orient et/ou d’Occident, qui mis face à des articles, ouvrages ou documentaires portant sur divers domaines,[3] en adoptent aussitôt les thèses, s’en prévalent, les défendent, en calquent les principes dans leur foyer, au sein de leur mariage, ou avec leurs enfants ; mais qui, dans le même temps, accueillent le moindre verset leur étant soumis à titre exhortatif, avec une circonspection des plus déroutantes, passent au tamis chaque hadith avec moult précaution, discutent les conclusions de nos érudits, cherchent systématiquement à relativiser la portée normative de ces textes, tentent d’en neutraliser les retombées pratiques au moyen de subterfuges souffreteux, qui ni honte ni ignorance ne semblent endiguer.
N’assistons-nous pas là à une inversion du concept même de « créance », où l’on doute, avec force scepticisme, d’informations et commandements venant d’Allah, puis prête foi, sans sourciller le moins du monde, à ce sur quoi divergent les hommes ? A quel référentiel adossons-nous nos pensées, nos actions, mais surtout nos convictions, notre bonne vieille « crédence » ? Quand nous prétendons agir pour le bien commun, au point de devoir justifier nos démarches à renfort de versets, traditions prophétiques et règles juridiques hors contexte, visons-nous la face d’Allah, ou la satisfaction d’une conception et ambition personnelles, par résignation, faute de mieux ?
Allons plus loin. Puisque désobéir est consubstantiel à notre nature humaine, inévitable par essence, sommes-nous toujours intègres malgré nos écarts fautifs, conservant comme point de mire cette station éminente vers laquelle l’on tend tous, nous hissant au rang de « témoins », ou avons-nous fait machine arrière, dépités du monde paradoxal où l’on vit, au point de sélectionner ce qui nous paraît alléchant au sein de cet islam relégué au rang de « menu », où l’on pioche à la carte ? Ici, aucune réponse n’est attendue du lecteur. Qu’il se les offre donc à lui-même.
3 – Coranique est la carte, prophétique est la boussole
Nous vous laissons avec une poignée de versets, ramassés à la louche, liés au thème, avant de nous acheminer vers une chute temporaire. Voici donc quelques éléments coraniques, à même de rappeler à tout un chacun, en quoi les motifs de ses choix, des intentions glissées dans la moindre entreprise, se doivent d’être adossées à la voie du Messager (prière d’Allah et paix sur lui), et ses Compagnons après lui, élite parmi l’élite de notre communauté.
{Le Prophète a prêté foi en ce que lui a révélé son Seigneur, ainsi que les croyants. Tous croient en Dieu, à Ses anges, à Ses Ecritures et à Ses messagers, sans faire aucune distinction entre Ses prophètes. Ils affirment : « Nous avons entendu et nous avons obéi. Pardonne-nous, Seigneur, car c’est vers Toi que tout doit faire retour ! ». Allah n’impose rien à quiconque qui soit au-dessus de ses capacités. Chacun n’obtiendra de bien ou mal que ce qu’il aura acquis. « Seigneur ! Ne nous tiens pas rigueur de nos omissions ou nos erreurs ! Seigneur ! Epargne-nous les terribles épreuves qu’eurent à subir nos prédécesseurs ! Seigneur ! Ne nous impose pas d’obligations qui soient au-dessus de nos forces ! Efface nos fautes, pardonne-nous et accorde nous Ta miséricorde. Tu es notre Maître ! Accorde-nous la victoire sur les peuples infidèles ».} [Sourate 2, versets 285-286]
{Dis : « Si vous aimez Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et absoudra vos péchés ». Allah est Pardonneur et Miséricordieux. Dis : « Obéissez à Allah et au Messager. Et si vous tournez le dos, alors Allah n’aime pas les infidèles.} [Sourate 3, versets 31-32]
{Ô vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsque celui-ci vous appelle à ce qui peut assurer votre salut (la [vraie] vie). Et sachez qu’Allah peut s’interposer entre l’homme et son cœur, et que c’est devant Lui que vous serez tous rassemblés.} [Sourate 8, verset 24]
{La seule réponse qu’il sied aux croyants de donner quand on les appelle vers Allah et Son Messager, afin qu’il juge parmi eux, est de dire : « Nous avons entendu et nous obéissons ! ». Voilà ceux qui réussissent. Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager, craint Dieu et Le redoute, voilà ceux qui récolteront le succès.} [Sourate 24, versets 51-52]
{Nous avons fait descendre des versets explicites. Et Allah guide qui Il veut vers un droit chemin. Les voici qui affirment « Nous croyons en Allah, en Son Prophète, et nous leur obéissons ». Puis après cela, une partie d’entre eux fait volte-face. Ces gens-là ne sont en rien des croyants. Quand on les appelle vers Allah et Son Messager pour que celui-ci juge parmi eux, voilà que quelques-uns d’entre eux s’éloignent. Mais s’ils ont le droit en leur faveur, ils viennent à lui, dociles. Y a-t-il une maladie dans leurs cœurs ? Doutent-ils ? Craindraient-ils l’iniquité de la part d’Allah et Son messager ? Non ! Ce sont plutôt eux, les injustes. La seule réponse qu’il sied aux croyants de donner quand on les appelle vers Allah et Son Messager, afin qu’il juge parmi eux, est de dire : « Nous avons entendu et nous obéissons ! ». Voilà ceux qui réussissent. Et quiconque obéit à Allah et à Son Messager, craint Dieu et Le redoute, voilà ceux qui récolteront le succès. Et ils jurent par Allah, en serments solennels, que si tu leur ordonnes d’aller au combat, ils s’exécuteront sans tarder. Dis-leur : « Inutile de jurer. Votre prétention à l’obéissance est chose connue. Certes, Allah est parfaitement informé de vos agissements ». Dis-leur : « Obéissez à Allah, obéissez au Prophète ! ». S’ils s’y refusent, sa responsabilité en sera dégagée. A vous d’assumer la vôtre ! Si vous le suivez, vous serez bien guidés. Et il n’incombe au messager que la transmission explicite du message.} [Sourate 24, versets 46-54]
{Il n’appartient pas à un croyant ou une croyante, une fois qu’Allah et Son Messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré, certes, d’un égarement évident.} [Sourate 33, verset 36]
{Sur toutes vos divergences, le jugement appartient à Allah. Tel est Allah mon Seigneur, en Lui je place ma confiance, et c’est vers Lui que je retourne.} [Sourate 42, verset 10]
{Prenez ce que le Messager vous donne, et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en. Et craignez Allah, car Allah est dur en punition.} [Sourate 59, verset 7]
De même, toute la séquence coranique débutant par ce verset de sourate An Nisa (4), est on ne peut plus éloquente en la matière :
{Ô les croyants ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager, et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation.} [Sourate 4, verset 59]
4 – La chute, avant le rebond
Avant le rebond, car rebond il y aura, si Dieu le permet. Dans l’intervalle, peut-être préparerons-nous un second laïus, qui s’insèrera dans le prolongement du présent article, où il sera question d’illustrations claires du phénomène ici dépeint.
En conclusion, voici ce qu’un jeune visionnaire, que d’aucuns considèreront comme simple observateur pragmatique de la situation, notre sagace Aïssam Aït-Yahya, déclarait à l’entrée du semestre dernier, en amorce de son article consacré au « muslim 2019 » :
Ce sont ces échecs qui vont sûrement faire plonger la Oumma de France désabusée, dans le mutisme et la fatalité, sans grands repères et sans plus de conviction réelle, autre que celle de jouir de la vie un maximum avec le moins d’entraves possibles. Ces échecs vont profiter à toute une série d’anciens ou nouveaux acteurs qui sentent le vent tourner pour pouvoir enfin imposer leur mise à jour de l’Islam et la zandaqa va se déchaîner avec une force inégalée.
A défaut de faire directement et absolument apostasier les musulmans, ils vont les séculariser définitivement à vitesse grand V et les pousser dans les bras de l’islam « américain », l’islam néolibéral, dans lequel ils n’auront même plus conscience de la somme de bid’a, de koufr et de chirk qu’ils ont rendu licite et qu’ils pratiquent allègrement. Non plus une seule action ou une simple croyance, ambigüe et isolée, ici et là, mais une vie entière basée sur une toute nouvelle approche, et là, est le piège mortel.
Car certes l’erreur est humaine, l’ignorance, la faiblesse, l’ambiguïté, la recherche de facilité, peuvent faire tomber ou faire faillir n’importe quel musulman, là n’est pas (plus) la question, il ne s’agit pas de dénoncer ou montrer du doigt telle ou telle action et comportement, mais juste de montrer que désormais c’est la compilation, la multiplication, la fusion de dizaines et dizaines de croyances, paroles et actions extrêmement graves et tendancieuses qui finissent par façonner toute une nouvelle réalité : un nouvel islam et ses nouveaux musulmans.[4]
Epitaphe ou piqûre de rappel ? L’avenir nous le dira, et c’est auprès d’Allah que nous cherchons les moyens d’obtenir secours, aide, et victoire, selon la voie tracée par Son Prophète (prière d’Allah et paix sur lui), notre bien-aimé Muhammad. Puissions-nous compter parmi ses héritiers fidèles, ne serait-ce que dans la proclamation de la vérité, sans altérer ni entacher son millénaire Message.
Le Prophète (prière d’Allah et paix sur lui) déclara : Vous suivrez la voie [et imiterez les habitudes] de ceux venus avant vous, empan par empan, coudée par coudée. S’immisceraient-ils dans un nid de reptile, vous les y suivriez. Nous dîmes : Ô Messager d’Allah, les juifs et les chrétiens ? Il répondit : Qui d’autre ?[5]
H. C.
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